Sélectionner une page

Article : la place de l'hypnose en obstétrique

Dre Antonella Valiton-Crusi, septembre 2022

 

Qu’est-ce que l’hypnose ? « L’hypnose est un état intermédiaire entre la veille et le sommeil » I. Pavlov. L’état hypnotique peut être considéré comme un état modifié de la conscience, état que tout le monde est capable d’expérimenter, bien qu’il y ait des personnes plus réceptives que d’autres. L’état hypnotique peut être induit par un hypnothérapeute ou par soi-même (autohypnose).

L’état hypnotique peut être considéré comme un état naturel, car sans que nous nous ne rendions compte, nous sommes plusieurs fois par jour dans un état proche de l’hypnose, que ce soit en travaillant, en faisant du sport, en conduisant ou sous la douche.

De bonnes indications de l’hypnose médicale sont le contrôle de la douleur et de l’anxiété, deux situations fréquemment rencontrées en obstétrique. L’hypnose peut être très bénéfique dans un certain nombre d’indications obstétricales, telles que lors de l’accouchement, d’interruption de grossesse, de gestes liés à la procréation médicalement assistée, lors de nausées et d’hyperémèse gravidique et de troubles du sommeil liés à la grossesse. L’hypnose peut également être pratiquée à but relaxant, particulièrement important lors de menaces d’accouchement prématuré ou de version céphalique externe. Des séances d’hypnose durant la grossesse donnent à la future maman des ressources pour gérer les troubles qui y sont associés, notamment en pratiquant l’autohypnose et permet ainsi de diminuer stress, anxiété et vivre plus sereinement sa grossesse et son accouchement.

Une séance d’hypnose se décompose classiquement en une anamnèse, une induction, une transe et une sortie de transe. Il existe de nombreuses techniques pour induire l’état hypnotique : fixation d’un point, lévitation d’un bras, etc. L’état de transe est atteint en utilisant différents canaux sensoriels : visuel, auditif, kinéstésique, olfactif et gustatif, en fonction des préférences de la parturiente, déterminés lors de l’anamnèse. En transe, le sujet est souvent amené dans un lieu sécurisé de sa préférence (« safe place »), également identifié dans l’anamnèse. Le patient en en confiance et maîtrise la séance. Le but final est d’ancrer cet état de bien-être lors de l’état de transe, avant la sortie, pour permettre au sujet de le retrouver lorsque la situation se représente (anxiété, douleur, nausées, etc.) = autohypnose.

De plus en plus utilisée, l’hypnose conversationnelle est un langage approprié, positif, lors de gestes médicaux par exemple. Il s’agit là de bannir les termes anxiogènes et noxigènes, tels que « attention je vais vous piquer, ça va faire un peu mal… ». Il est également possible simplement en parlant rapidement et en entraînant le sujet dans une activité mentale de lui « saturer l’esprit », détournant son attention du geste potentiellement douloureux, par exemple. La « saturation » peut particulièrement aider lors des contractions utérines pendant l’accouchement ou de lors de biopsies.

En conclusion, l’hypnose a une place intéressante dans l’accompagnement de la grossesse et de ses troubles associés, ainsi que lors de l’accouchement. Elle donne un moyen à la patiente de mieux de gérer son stress, son anxiété et ses douleurs.

 

Abonnez-vous à la newsletter du centre MFM pour ne rater aucune actualité